@phdthesis{1658, author = {Caroline Aubin-Des Roches}, title = {Représentations et pratiques de la villégiature à Montréal au tournant du XXe siècle}, abstract = {
Notre étude porte sur la villégiature dans la région de Montréal à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Nous nous sommes inspirée des recherches d’auteurs ayant démontré que le tournant du XXe siècle, en lien avec l’industrialisation et l’urbanisation des sociétés occidentales, a provoqué de profonds changements dans l’état d’esprit et dans les pratiques des citadins. Nous voulions donc savoir comment la villégiature pouvait être un révélateur de cette période bouleversante, que plusieurs apparentent à la naissance de la société moderne. La villégiature est un phénomène qui réfère à de nombreuses réalités. En effet, elle suppose entre autres le déplacement des gens vers la campagne et la pratique de loisirs. En étant soucieuse de ces deux principales composantes. soit, la nature et les loisirs, nous avons orienté notre étude selon trois questions. D’abord, nous avons cherché à dégager le portrait général de la villégiature et des villégiateurs afin de saisir comment elle se développe au tournant du XXe siècle. Puis nous nous sommes interrogée sur les représentations de la villégiature par l’urbain : que suscite la villégiature dans l’imaginaire urbain et comment se présente-t-elle par rapport au cadre de référence urbain et moderne? Enfin, nous désirions savoir comment la villégiature se réalisait sur le terrain et si elle correspondait aux représentations faites è son sujet. Nous voulions ainsi savoir si des contradictions existaient entre les représentations de la villégiature et ses pratiques, de manière à cerner un certain inconfort relatif à la période de transition du tournant du XXe siècle.
Pour répondre à ces questions, nous avons consulté des journaux qui se sont révélés riches en informations sur notre sujet et qui nous ont permis d’analyser les représentations de la villégiature. Ciblant la région du lac Saint-Louis, sur la rive ouest de l’île de Montréal, nous avons aussi utilisé des informations tirées de monographies d’histoire locale, des archives d’associations de villégiateurs et des archives municipales pour étudier les pratiques de la villégiature.
Les résultats de notre recherche démontrent, en premier lieu, que la villégiature au tournant du XXe siècle reste un phénomène élitiste qui s’étend à la plaine de Montréal. Pourtant, nous avons révélé que d’autres groupes, moins fortunés, pratiquent aussi une forme de villégiature, dans des lieux précis tels que l’île Sainte-Hélène. Le souci de rendre plus accessibles des lieux de villégiature, tout comme la remise en question du statut de la femme en villégiature sont des préoccupations qui révèlent déjà certains signes dune société en transition. En deuxième lieu, nous avons affirmé que les représentations de la villégiature attestent d’un inconfort de la population urbaine par rapport à la société moderne et qu’à travers une image idéalisée de la villégiature, exaltant les vacances et la nature, l’urbain exprime son insatisfaction et son besoin de fuir sa réalité. Il s’est dégagé aussi une volonté de l’élite de s’affirmer comme classe dominante de la société. En dernier lieu. l’étude des pratiques de la villégiature a montré que malgré son désir de s’évader de la ville, le citadin demeure empreint des valeurs et des mœurs modernes et que la villégiature reste à l’image de la réalité urbaine. Ce mémoire permet ainsi de saisir le sens particulier de la villégiature au tournant du XXe siècle et d’éclairer certains des effets de cette période riche en changements sur les élites urbaines et sur l’environnement rural.
}, year = {2004}, pages = {122}, month = {05/2004}, publisher = {Université de Montréal}, url = {http://hdl.handle.net/1866/14820}, }