@phdthesis{1619, author = {Marilyne Lafrenière}, title = {Les représentations de la femme dans l’œuvre scénique de Diane Dufresne, 1975-1984}, abstract = {

Ce mémoire de maîtrise vise à identifier les représentations de la femme proposées par la chanteuse Diane Dufresne entre 1975 et 1984, afin de mettre en lumière la contribution d’une artiste individuelle et officiellement non-engagée au discours public du Québec de ces années. Les deux dimensions de la communication – l’émission et la réception – y sont traitées et comparées.

Une analyse thématique des paroles des chansons de Diane Dufresne, mi se en relation avec différents aspects de ses mises en scène, nous ont permis de cerner l’univers de l’artiste ainsi que les modèles féminins qu’elle propose. Il s’agit de femmes solitaires, instables, sexuelles, sensuelles, parfois agressives et généralement apeurées face au monde dans lequel elles évoluent. Ainsi, les diverses origines du malaise existentiel des héroïnes – le quotidien lassant; la vitesse, le stress, les normes sociales, la vieillesse et la dictature de l’image – sont autant d ’entraves ressenties dans leur quête de liberté et de critiques adressées au monde contemporain. Leurs attaches sont d’ordre familial et professionnel. Les héroïnes embrassent également deux causes : la protection de l’environnement et la liberté d’expression. Cette dernière – par la créativité qu ’elle implique – est présentée comme un exutoire efficace au mal de vivre. Les héroïnes incarnées par Diane Dufresne s’inscrivent en marge des modèles généralement diffusés dans la chanson des décennies 1970 et 1980.

L’étude de la presse culturelle québécoise et des entrevues avec des fans de l’artiste nous renseignent sur la réception de Diane Dufresne et de son œuvre dans la société où elles sont diffusées. Étonnamment, les journalistes et les fans ne se sont pas avérés être des récepteurs si distincts. En effet, s’ils commentent parfois âprement la vie personnelle de Diane Dufresne, son comportement hors de la scène ou ses prises de position face à l’industrie, l’apparente fascination des journalistes en regard de l’art de Diane Dufresne les situe plus près d’un public d’admirateurs que de la critique. C’est avec complaisance, sauf quelques rares exceptions, que les journalistes ont relayé l’image que Diane Dufresne voulait donner d’elle-même. Cette image est néanmoins incomplète puisque la douceur et la conscience sociale de l’artiste y sont amenuisées par rapport aux autres dimensions de sa persona. Les journalistes culturels ont aussi contribué à créer une autre dimension au personnage public qu’est Diane Dufresne qu’ils associent à l’émancipation féministe, alors qu ’elle-même refusait clairement cette étiquette.

Alors que l’aspect féministe est évacué du discours des fans, la force de l’affirmation de Diane Dufresne, voire son émancipation individuelle persiste et constitue un des piliers de leur attachement fidèle et constant à l’artiste. Leur identification profonde à Diane Dufresne, la spécificité qu’elle reconnaît à chaque spectateur et l’invitation qu’elle lance à chacun d’assumer sa différence lors de ses spectacles scelle le lien entre l’artiste et son public.

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