@phdthesis{1583, author = {Caroline Boily}, title = {Les usages scolaires du cinéma, de la radio et de la télévision à la Commission des écoles catholiques de Montréal, 1920–1970}, abstract = {
Durant l’entre-deux-guerres, la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) commence à utiliser la radio et le cinéma pour des fins scolaires. La crise économique qui frappe de plein fouet le pays pendant cette période restreint cependant les ambitions des promoteurs du cinéma éducatif. Faute de fonds, l’institution ne peut pas, en effet, accorder beaucoup d’argent pour acheter des appareils de projection et des films d’enseignement. Au cours de l’année scolaire 1931-1932, la CECM présente à la station radiophonique CKAC une émission hebdomadaire dans laquelle la musique, les causeries et les contenus portant, notamment, sur la langue française sont à l’honneur. Dans les années 1940, mais particulièrement dans les années 1950, la radio connaît une popularité sans cesse grandissante à la Commission, qui diffuse alors à CKAC des informations scolaires à l’intention des parents et des cours de phonétique pour valoriser le bon parler français des élèves. Pendant cette période, le cinéma éducatif ne connaît pas le même essor en raison de ses coûts élevés d’utilisation et, surtout, de la pénurie de films de langue française occasionnée par le déclenchement des hostilités en Europe. Ce n’est que dans les années 1960, alors que l’école renouvelle ses méthodes d’enseignement, qu’il trouve enfin sa place à la CECM. Une place qu’il devra cependant partager avec de nouvelles techniques audiovisuelles. Entre-temps, un nouvel usage du cinéma voit le jour à la Commission : l’éducation cinématographique. Avec le concours de la Jeunesse étudiante catholique, la CECM installe en effet, dans les années 1950, des ciné-clubs dans ses écoles secondaires. L’institution utilise ainsi le cinéma pour fournir aux adolescents des outils qui visent à en faire de meilleurs cinéphiles. Au début des années 1960, lorsque le ministère de la Jeunesse signe une entente de collaboration avec la Société Radio-Canada pour la production d’émissions scolaires à la radio et à la télévision, ces moyens de diffusion se taillent une place importante dans les écoles du Québec. Une variété de cours sont, en effet, diffusés à la radio et présentés au petit écran à l’intention des élèves de l’élémentaire et du secondaire. Au début des années 1970, après la création de la station de télévision éducative, Radio-Québec, la radio disparaît des classes et l’auditoire scolaire de la télévision connaît, lui, une réduction importante. De nouveaux supports pédagogiques qui, à partir du milieu des années 1960, gagnaient rapidement la faveur des maîtres sont désormais les principaux objets techniques utilisés dans les écoles.
En s’appuyant sur les travaux de chercheurs des sciences de la communication, nous pensons que les usages des moyens de diffusion dans l’école vont de pair avec des changements intervenant dans l’école mais aussi dans la société en général et dans le monde des médias en particulier. En présentant les usages scolaires des techniques de diffusion comme un phénomène situé au carrefour d’une multitude d’influences internes et externes à l’institution éducative, notre thèse montre ainsi que le cinéma, la radio et la télévision, en ce qui concerne leurs usages scolaires, évoluent et sont donc sujets aux changements. Leur intégration dans le milieu éducatif relève plutôt d’une accumulation d’expériences, de tâtonnements, de décisions, de circonstances et d’obstacles qui ne sont pas, en effet, exclusifs au milieu éducatif. Certains facteurs vont leur donner une impulsion alors que d’autres vont les entraîner vers le déclin ou carrément les faire disparaître.
Notre thèse permet ainsi de mieux comprendre les mécanismes d’appropriation et d’utilisation des techniques de diffusion appliqués à la transmission des savoirs en classe mais aussi à d’autres finalités. En privilégiant un cadre analytique basé sur les transformations des usages, nous proposons un récit qui évite les simplifications réductrices et qui relate les multiples rebondissements qu’ont connus les moyens de communication à la CECM entre 1920 et 1970.
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