@phdthesis{1544, author = {André-Carl Vachon}, title = {Les réfugiés acadiens en Nouvelle-France, 1755-1763}, abstract = {
Après le début de la déportation des Acadiens en août 1755, plusieurs ont cherché refuge en Nouvelle-France entre 1755 et 1763. Dans son journal, le curé Récher annonce qu’ils étaient 1300 personnes, alors que Lévis les évaluait à 2000 Acadiens. Le but de cette recherche est de circonscrire le nombre d’Acadiens qui se sont réfugiés en Nouvelle-France pendant la guerre de la Conquête, de déterminer le mouvement migratoire des Acadiens lors de l’évacuation du gouvernement de Québec en 1759, et ce, afin d’identifier les Acadiens qui ont participé à la défense de la Nouvelle-France, pendant la bataille des plaines d’Abraham et celle de Sainte-Foy.
Pendant cette période, il y avait près de 14 143 Acadiens dans les Maritimes en 1755. La base de données que nous avons constituée a permis de déterminer que la Nouvelle-France avait accueilli 1935 Acadiens, soit 13,5 % de la population acadienne de l’époque. Ces réfugiés provenaient essentiellement de la région du fort Beauséjour ainsi que de l’île Saint-Jean. Les Acadiens ont bien été accueillis dans l’ensemble, malgré les craintes de représailles par les Britanniques auprès des Canadiens. Toutefois, ils ont été accusés d’avoir transmis la variole aux Canadiens. Est-ce vraiment le cas? Or, nous pouvons lire dans les annales des Ursulines que les Acadiens ont attrapé la variole une fois rendue à Québec. Ce serait les soldats britanniques capturés au fort Georges (Guillaume- Henri/William-Henry), et emprisonnés à Québec, qui auraient propagé l’infection auprès de la population. Dans ses mémoires, le notaire Courville a rapporté que des Acadiens ont été victimes de fraudes de la part de Bigot. Alors que le Jugement rendu souverainement et en dernier ressort dans l’affaire du Canada, le 10 décembre 1763 démontre que Cadet, le munitionnaire général des vivres en Nouvelle-France, et Brassard Deschenaux, secrétaire de l’intendant Bigot, auraient rationné les réfugiés acadiens, tout en déclarant avoir remis la portion complète et prévue. Cette fraude est élevée à 40 mille livres.
C’est dans le journal de Malartic que nous apprenons que 150 miliciens acadiens ont combattu auprès des Canadiens et de l’armée française lors de la bataille des plaines d’Abraham. Pour réussir à identifier les candidats potentiels, il fallait établir une deuxième base de données pour déterminer à quel endroit l’ensemble des Acadiens avait été évacué et, ainsi, cibler ceux qui sont restés à Québec pour défendre la Nouvelle-France. Notre recherche a permis d’identifier 156 miliciens potentiels âgés entre 15 à 70 ans, dont ce Joseph Trahan qui a été blessé sur les plaines d’Abraham.
Cette recherche démontre également que lors du recensement du gouvernement de Trois-Rivières en 1760, 64 % des Acadiens n’ont pas été déclarés, et que lors de celui du gouvernement de Québec en 1762, 62 % des Acadiens n’ont pas été déclarés. Pourquoi? La réponse se trouve dans l’article 39, de la capitulation de Montréal, le 8 septembre 1760. Amherst annonce son intention de ne pas déporter la population canadienne et française, à l’exception des Acadiens.
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