@phdthesis{1517, author = {Valérie Shaffer}, title = {Les rapports à la ville à travers les espaces de loisirs : Montréal, 1881-1940}, abstract = {

À Montréal, le processus d’industrialisation, qui commence vers le milieu du XIXe siècle, engendre de nombreuses transformations, notamment dans les conditions de vie des couches populaires et dans l’environnement urbain. Celles-ci, sont perçues et vécues différemment par les divers groupes sociaux de la ville. Ce mémoire a pour objectif de rendre compte des processus d’adaptation de quelques-uns de ces groupes à la ville industrielle. Nous avons choisi de les analyser à travers des thèmes ou des aspects liés aux espaces publics de récréation, lesquels apparaissent aux alentours de 1880 dans une volonté de gérer le développement de la ville. Notre regard se pose sur la période 1880-1940.

Dans un premier chapitre, nous nous intéressons aux discours des élites réformatrices. Plus précisément, nous cherchons à cerner le portrait qu’elles dressent de la ville, des espaces de récréation et des loisirs. Dans un deuxième chapitre, nous observons la gestion des autorités municipales de ces lieux publics de récréation. Quelle formes et fonctions souhaitent-elles leur attribuer dans le milieu urbain et industriel? Dans le dernier chapitre, nous étudions les pratiques de loisirs des couches populaires montréalaises dans ces lieux. Puisqu’ils sont des occasions d’une grande liberté d’expression, les loisirs des couches populaires nous permettent de cerner un aspect de leurs rapports à la ville industrielle.

Nous en concluons que les élites réformatrices, entre 1880 et 1940, voient le milieu urbain et industriel comme un corps malade. Dans un premier temps, elles cherchent à le guérir en contribuant à la création d’espaces à l’image du monde rural, se composant d’éléments naturels. Après la Guerre, elles préconisent davantage l’idée que ces lieux fassent place aux bons loisirs. D’abord sensibles’ à leurs discours, les autorités municipales tentent de compenser les carences de la ville industrielle par l’aménagement d’espaces publics de récréation correspondant à cet idéal de la campagne. Puis, pendant les années de la Première Guerre mondiale, elles adoptent une attitude plus conciliatrice à l’égard de la ville et gèrent les espaces aménagés davantage comme des lieux intégrés au tissu urbain et prévus pour les activités récréatives populaires. Pour leur part, les classes populaires, dans leurs pratiques de loisirs, montrent qu’elles composent bien avec le milieu urbain et industriel et qu’elles s’en accommodent, en 1880 comme en 1940.

En somme, notre mémoire témoigne des influences que le milieu peut avoir sur les différents groupes sociaux et de la diversité des manières d’expérimenter la ville industrielle. Aussi, il nuance les interprétations misérabilistes selon lesquelles, pendant la période d’industrialisation, les couches populaires ne connaissent que misère dans un espace en dégradation. Enfin, notre étude jette un éclairage sur certaines pratiques populaires de loisirs peu documentées jusqu’à présent.

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