@phdthesis{1410, author = {François Mathieu}, title = {Les cloches d’églises du Québec : objets du culte, sujets de culture}, abstract = {

À une époque où se Joue l’avenir de nos biens d’église, il importe de se demander pourquoi le Québec a jadis mis tant d’emphase sur ce patrimoine. Pour ce faire, c’est notamment aux valeurs plurielles d’aujourd’hui qu’il faut comparer ce qui, de ces augustes témoins de transcendance, traverse le temps. Plusieurs penseurs insistent avec raison sur la part de culture qui, dans les biens d’églises, permet de mieux comprendre leur valeur passée et à venir. Ce paradigme de culture, parce que plus intemporel, transcende mieux la courte histoire d’un Québec de plus en plus ouvertement laïque, et permet de croire en son potentiel d’actualisation.

Au Québec, nous bénéficions désormais d’une abondante littérature qui tente de tisser des liens généreux entre les cultures de ces différentes époques, incluant la nôtre. Il y a certes des éléments de continuité pour comprendre tous ces changements, même s’il est tentant d’en parler aussi en termes de rupture. En fait, beaucoup de gens cherchent un sens non plus au culte lui-même, mais à ce qu’il nous laisse en héritage matériel.

Parce que les biens d’église les plus divers ont obtenu leur part d’attention, nous abordons ce qui a été moins couvert : les cloches d’églises ont toujours été des sujets de culture, et le présent mémoire qui les expose en est donc un de campanologie.

Un bref historique du patrimoine campanaire québécois évoque d’abord nos premiers fondeurs itinérants du Régime français, jusqu’aux importations des siècles suivants. Que ce soit comme pièces d’excellence artisanale ou comme objets d’émulation identitaire, nous montrons comment certaines cloches permettent de faire une bonne lecture des communautés, petites et grandes, qui les ont acquises.

Prenant en exemple des ouvrages de campanologues européens, nous tentons ensuite d’identifier au Québec des cloches qui représentent d’importants vecteurs culturels. C’est ainsi que nous évoquons la cloche Marguerite-Michel de Saint-Denis- sur Richelieu qui, en 1837, a appelé les Patriotes au combat. Le bourdon Jean-Baptiste, de l’église Notre-Dame de Montréal, est la plus lourde cloche du Québec. Elle fut à son époque un étalage de puissance des Sulpiciens. Cette culture campanaire s’exprime aussi en termes artistiques. Le carillon de l’Oratoire Saint-Joseph est le seul de ces instruments qu’on puisse trouver au Québec. De plus, une guilde de sonneurs à l’anglaise s’exécute dans la ville de Québec, seul lieu de la province où il est possible d’entendre ces sonneries très typiques. Datant de 1666, la plus vieille cloche du Québec a été cédée à une institution muséale. Enfin, une présentation des Carillons Touristiques de Rivière-du-Loup et de quelques autres projets de mises en valeur permettent de réfléchir à des options d’avenir pour ces objets du culte, qui nous parlent désormais de culture.

Compte tenu de la grande variété des spécimens étudiés, et par delà l’idée maîtresse de culture, c’est dans un potentiel d’identification que réside la richesse de notre patrimoine campanaire.

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