@phdthesis{1277, author = {Éric Bédard}, title = {Le moment réformiste : la pensée d’une élite canadienne-française au milieu du XIXe siècle}, abstract = {
Entre 1840 et la fin des années 1850, l’élite canadienne-française qui domine le paysage politique se réclame du « réformisme ». En plus d’être d’une même génération et issus d’une nouvelle classe moyenne, les membres de cette élite avaient en commun d’avoir accepté l’Union, de militer pour l’obtention du gouvernement responsable et de s’opposer à l’annexion aux États-Unis. Ce sont des grandes idées de cette élite, donc de ce moment réformiste, que cette thèse a voulu rendre compte. Dans l’historiographie canadienne et québécoise, les réformistes sont généralement présentés comme des fondateurs, soit d’une nation, soit d’un régime politique, soit d’un ordre social bourgeois. Afin d’éviter les pièges de la téléologie, cette thèse a tenté de restituer, dans son contexte même, les cohérences, la consistance propre d’un moment de pensée.
Cette pensée réformiste a pu être restituée grâce à trois types de sources : d’abord la reconstitution des débats de l’Assemblée législative du Canada-Uni, ensuite la « presse ministérielle » canadienne-française du milieu du XIXe siècle et, enfin, les multiples écrits réformistes laissés par les personnages étudiés, parmi lesquels on retrouve des rapports gouvernementaux, des journaux personnels, des conférences publiques et deux romans. L’étude attentive de ces sources a permis de dégager cinq grands axes de pensée qui tournent autour du rapport au temps, au politique, à l’économie, au social et au religieux. Chacun de ces cinq thèmes a fait l’objet d’un chapitre.
Cette thèse tente de démontrer que la pensée réformiste possède sa propre cohérence, c’est-à-dire qu’elle se distingue à la fois de l’ultramontanisme réactionnaire de Mgr Bourget et du libéralisme doctrinal des rouges et de l’Institut canadien. Cette thèse cherche à montrer que les réformistes croyaient aux vertus du progrès, du gouvernement responsable et du libre marché, mais qu’en même temps, ils partageaient plusieurs craintes par rapport à l’avenir de leur nationalité. Leur souci constant pour l’unité de la nationalité et leur volonté d’instaurer, avec le clergé, une morale sociale plus rigide, plus apte à « rendre le peuple meilleur », témoignerait de cette inquiétude de l’avenir, d’un souci de préservation typiquement conservateur.
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