@phdthesis{1211, author = {Amélie Mainville}, title = {La vie musicale à Trois-Rivières, 1920-1960}, abstract = {
L’objectif principal de la recherche est de mettre en lumière les conditions locales, et notamment les facteurs sociaux, grâce auxquels la vie musicale s’est développée à Trois-Rivières entre 1920 et 1960. L’analyse démontre que, durant toute la période étudiée, le dynamisme artistique du milieu trifluvien prend appui principalement sur l’implication bénévole des acteurs et sur le soutien de la communauté immédiate. Ces caractéristiques demeurent des constances dans un champ musical qui, par ailleurs, connaît de grandes transformations au fil des ans.
Jusqu’au milieu des années 1930, la vie musicale à Trois-Rivières est surtout marquée par la présence des artistes amateurs. Ceux-ci s’impliquent bénévolement dans la production culturelle locale afin de produire une musique de divertissement et de circonstance destinée à animer le quotidien de toute la communauté. Ces artistes amateurs réussissent à faire vivre la scène musicale grâce au soutien actif du milieu, qui se mobilise d’autant mieux que les activités et le répertoire privilégiés correspondent de près aux attentes des élites politiques et religieuses et à celles des classes populaires de la ville. Quant aux musiciens eux-mêmes, ils puisent dans une intense sociabilité de groupe le goût et l’énergie de continuer à s’investir dans l’animation musicale de la ville. En marge de cette vie culturelle essentiellement populaire, la musique savante trouve difficilement sa place. Les récitals sont rares, car des contraintes à la fois matérielles, financières et démographiques dissuadent les imprésarios bénévoles.
La situation de la musique sérieuse connaît toutefois une amélioration dès le milieu des années 1930. À cette époque, une nouvelle génération de musiciens veut accroître la diffusion de la musique de concert à Trois-Rivières. La réorientation progressive des activités des groupements amateurs vers les concerts en salle et à la radio, l’avènement des sociétés de concerts, l’importance accordée à l’éducation du public et la mise en place de mesures facilitant l’accès aux manifestations artistiques permettent à un public élargi d’accéder au monde de la musique classique. Par ailleurs, l’apparition de ces nouvelles activités artistiques crée une vitalité culturelle qui stimule les artistes locaux. Dès lors, ceux-ci multiplient les projets qui permettent aux chanteurs et instrumentistes d’exercer leurs penchants artistiques, notamment au sein du premier véritable orchestre symphonique local.
Cependant, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la modernisation de la société québécoise et la diffusion accrue des moyens modernes d’écoute musicale contribuent au déclin de cette vie artistique basée sur l’amateurisme. Le désintéressement des musiciens bénévoles et du public, l’absence de relève à la direction des organismes locaux et le désengagement des autorités municipales dans la sphère culturelle constituent quelques-uns des facteurs qui expliquent la disparition de cette dynamique amateure. À la même époque, des organismes comme les Jeunesses musicales du Canada, en s’attachant surtout à l’éducation de la jeunesse et en sollicitant l’aide des gouvernements fédéral et provincial, indiquent déjà l’apparition d’une nouvelle logique de production culturelle, qui prendra son essor définitif dans les années 1960 grâce à l’intervention plus décisive de l’État dans le développement des arts.
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