@phdthesis{1206, author = {Pascal Gagnon}, title = {La pratique de la chasse dans le comté de Rimouski, 1930-1980}, abstract = {
Au début de la crise économique de 1930, le Québec constitue une société industrialisée. Toutefois, dans le Bas-Saint-Laurent, la récession ébranle l’industrie forestière, base économique de la région. Afin de subsister, de nombreux colons braconnent le gibier sur les terres privées et publiques. Cela cause des frictions avec les élites qui détiennent alors des baux exclusifs de chasse et de pêche sur les terres publiques. Ces baux représentent le principal moyen d’appropriation du territoire lors de la période étudiée, qui s’étend de 1930 à 1980.
Dans le Bas-Saint-Laurent, des bourgeois anglophones originaires des grands centres urbains du nord-est de l’Amérique introduisent le modèle des clubs en s’appropriant les meilleures rivières à saumon de la région. La bourgeoisie régionale utilise ensuite le modèle en établissant de nombreux clubs de chasse et de pêche dans le comté rimouskois, allant jusqu’à monopoliser l’ensemble des terres publiques. La plupart du temps, les membres d’un clubs proviennent tous d’un même groupes social.
Lorsqu’éclate la Deuxième Guerre mondiale, les activités des clubs se trouvent momentanément compromises à cause des restrictions sur les produits de consommation, dont l’essence. Quant à la population vivant en milieu rural, la chasse représente un moyen de se procurer de la viande à peu de frais et de minimiser l’impact du rationnement. La période de l’Après guerre marque un accroissement de la consommation. Nombreux sont ceux qui s’achètent une automobile et qui ont également l’occasion de devenir membre d’un club de chasse. La classe moyenne adopte ainsi des manières de faire de l’élite.
Toutefois, le système des clubs ne suffit pas à répondre à la demande et le mécontentement gagne ceux qui n’ont pas accès aux ressources. Si bien que dès les années 1950, des mouvements de contestation se mettent en place tant au niveau régional que provincial. Il s’ensuit des tensions entre les membres de ces mouvements et ceux des clubs privés. À la fin des années 1970, le gouvernement québécois n’a plus le choix et procède à la révocation des baux. Désormais, toute la population possède des chances égales d’accéder aux ressources cynégétiques.
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