@phdthesis{1165, author = {Ian Mercier}, title = {La propriété résidentielle et logement ouvrier en contexte d’industrialisation : Drummondville, 1900-1932}, abstract = {
L’urbanisation et l’industrialisation du Québec au début du XXe siècle changent les modes de production; on délaisse progressivement une économie fondée sur la culture du sol pour une économie s’appuyant sur la capacité des entreprises industrielles à mobiliser des capitaux et la force de travail à une échelle de plus en plus grande. L’apparition de la grande industrie transforme les enjeux reliés à la propriété, car, d’une part, le territoire doit être aménagé afin de permettre son implantation et, d’autre part, parce qu’elle bouleverse l’utilisation du sol et la répartition de la propriété. De plus, le pouvoir attractif de la ville et des centres de production entraîne une poussée démographique et l’émergence de nouvelles pratiques dans le domaine de l’habitation. Notre étude vise à mieux comprendre, en se penchant sur l’exemple de Drummondville durant le premier tiers du XXe siècle, en quoi la transition rapide au capitalisme industriel modifie les rapports et enjeux reliés à la propriété et au logement.
Le premier chapitre se consacre à l’aménagement du territoire et à l’implantation de réseaux de services publics et de transport. On remarque que les infrastructures urbaines se développent de manière inégale dans la ville et ses environs immédiats. Par ailleurs, l’implantation de réseaux de transport, essentiels à l’industrie, va transformer le paysage urbain et provoquer la réaction négative de bien des propriétaires. Ainsi, les intérêts financiers et parfois publics justifiant l’aménagement du territoire vont s’opposer au droit à la propriété. Le second chapitre traite des transformations du milieu de l’immobilier en période d’industrialisation. L’élite drummondvilloise instrumentalise la Corporation municipale pour règlementer le bâti résidentiel afin de maintenir la croissance des valeurs immobilières de certains secteurs, créant ainsi une ségrégation de l’espace. De plus, l’identification des principaux propriétaires et l’étude de leur profil socioéconomique témoignent de différentes stratégies d’investissement dans le domaine foncier et de l’habitation. Leur étude permet de comprendre comment se mettent en place des mécanismes de reproduction sociale propre à cette période de forte industrialisation. Par ailleurs, la planification du logement est principalement l’affaire des industriels et de la Corporation municipale et vise essentiellement à offrir des logements aux cadres et à la main-d’œuvre qualifiée, laissant le logement ouvrier se développer de manière chaotique et improvisée. Le troisième chapitre examine l’adaptation des ménages aux nouveaux modes d’habitation. Nous y analysons l’évolution des pratiques résidentielles en portant une attention particulière aux non- propriétaires et aux ouvriers. Une des originalités de notre recherche tient du fait qu’elle superpose différentes échelles d’analyse, car nous analysons conjointement l’implantation des structures reliées à l’industrialisation et leurs répercussions sur la propriété et le logement.
}, year = {2016}, pages = {120}, month = {2016}, publisher = {Université du Québec à Trois-Rivières}, address = {Trois-Rivières}, url = {https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/8057}, }