@phdthesis{1116, author = {Catherine Duprey}, title = {La crise de l’enfermement asilaire au Québec à l’orée de la Révolution tranquille}, abstract = {
L’évolution de la psychiatrie au XXe siècle est intimement liée au développement du réseau de santé du Québec, qui connaît un essor fulgurant sous l’impulsion donnée par des politiques gouvernementales. Or, malgré les investissements soutenus de l’État, le déploiement du réseau de santé, particulièrement dans le secteur de la psychiatrie, ne parvient pas à combler la demande grandissante en soins médicaux, si bien que l’on peut alors parler d’une crise de croissance. Afin de répondre à la pénurie de main-d’œuvre, le personnel laïc envahit rapidement le milieu hospitalier québécois, dont les communautés religieuses n’arrivent plus à combler les besoins. En outre, le contexte de la Deuxième Guerre mondiale marque un changement de cap important dans la psychiatrie occidentale tandis que se développe une pratique thérapeutique nouvelle venant révolutionner la manière de soigner la folie. En effet, la découverte des neuroleptiques au début des années 1950, jumelée à l’émergence de la psychothérapie, permet au malade de reprendre contact avec le monde qui l’entoure et fait naître l’espoir d’une réinsertion sociale. Avec un discours médical plus optimiste au sujet de la maladie mentale, les disciplines psychiatrique et psychologique connaissent un essor flamboyant dans l’après-guerre et s’imposent rapidement dans les milieux universitaires. De la fusion entre les courants biologique et psychologique émane une approche globale des soins de santé qui fait désormais appel à une équipe multidisciplinaire de professionnels. Avec la médecine psychosomatique, le lien qui se développe entre le patient et le médecin prend une importance capitale dans le processus thérapeutique. La récente curabilité de la maladie mentale vient donc remettre en question l’internement comme solution unique à la folie. La légitimité de l’internement étant compromise, on assiste alors aux débuts d’un mouvement contestataire international au sujet de l’asile. La publication d’études-chocs ne fait qu’aviver davantage ce courant antipsychiatrique qui déferle partout en Occident. La communautarisation devient alors une alternative au modèle asilaire. L’approche communautaire vise à dispenser des services psychiatriques plus spécialisés sur une base régionale, notamment par l’intégration de département de psychiatrie dans les hôpitaux généraux et par la création d’institutions de soins adaptées à une clientèle particulière. C’est sur cette toile de fond idéologique que se dessine la révolution psychiatrique des années 1950 au Québec, au cours de laquelle s’opposent les jeunes psychiatres aux idées modernistes et les psychiatres conservateurs. À partir du recensement des revues médicales, des journaux, des archives, des documents officiels et des différents ouvrages, ce mémoire propose une analyse des grands discours qui animent la communauté psychiatrique de l’époque. Il cherche à faire connaître davantage cette période charnière marquée par le passage de l’enfermement à l’intégration de la folie, période qui reste encore très peu abordée dans l’historiographie québécoise. En plus d’intégrer la problématique dans une dimension internationale, ce mémoire présente la révolution psychiatrique à la lumière du contexte de mutation qui s’opère au sein de la société québécoise à l’aube de la Révolution tranquille. Il souligne aussi l’importance des scandales médiatisés dans l’éclaboussement du système asilaire et de ses partisans, et leur contribution dans la montée d’un mouvement de changement en psychiatrie. Finalement, ce mémoire se termine avec les conclusions du Rapport Bédard de 1962 qui concrétisent de manière officielle la volonté de modernisation de la psychiatrie animée par la nouvelle génération de psychiatres québécois.
}, year = {2007}, pages = {210}, month = {2007}, publisher = {Université du Québec à Montréal}, url = {http://archipel.uqam.ca/id/eprint/927}, }