@phdthesis{1067, author = {Alex Giroux}, title = {La musique populaire et la contre-culture au Québec (1967-1973)}, abstract = {
La présente étude explore les fonctions sociale et culturelle de la musique populaire et de ses artistes et le phénomène de la contre-culture des années 1960 et 1970. Les revues underground québécoises permettent d’identifier un certain nombre d’artistes ayant contribué à la définition, à l’élaboration et à la diffusion de la contre-culture québécoise. Ces artistes sont le Zirmate, Penny Lang, Robert Charlebois, l’Infonie, la Sainte-Trinité, le Quatuor du Jazz Libre du Québec, Louise Forestier, Claude Dubois, le Ville-Émard Blues Band et les Sinners.
Cette contre-culture s’organise localement à partir de courants d’idées politiques, artistiques et philosophiques venant du Québec et d’ailleurs. Les revues underground qui sont fondées entre 1967 et 1973 témoignent chacune d’une interprétation de ces idées et endossent conséquemment certaines formes artistiques et musicales particulières. La contre-culture qui en découle se définit par le rejet de l’emprise de l’industrie du disque sur la création et la diffusion de la musique, un parti pris pour les démarches artistiques entièrement authentiques et une séparation linguistique assez nette entre les communautés musicales anglophone et francophone.
Les artistes entrent dans le cercle contre-culturel de différentes manières. Ils affirment d’abord leur identité québécoise en se réappropriant les symboles et les traditions québécoises et en proposant une libération individuelle et collective aux Québécois et Québécoises. Ils critiquent ensuite l’état du monde et l’immobilisme culturel par un discours et une pratique musicale avant-gardistes. Ils expérimentent différentes formes artistiques jusqu’à, dans certains cas, en inventer de nouvelles
Les artistes, surtout grâce à la musique et la poésie, se donnent les moyens techniques et psychiques d’expérimenter une nouvelle conscience libérée associée à l’amour universel et à la connaissance mystique. Ils vivent la contre-culture de façon communautaire en nourrissant mutuellement leur libération par la création collective, le partage de l’expérience quotidienne en communes et l’ouverture à une communauté localisée par l’implantation de lieu de spectacle, de loisir et de création. Des intervenants se greffent à cette communauté grâce à des initiatives diverses lui fournissant des informations, de la nourriture, des vêtements, des services d’aide et de références et de la musique en formats variés. Ces initiatives s’implantent principalement dans les communautés du Ghetto McGill et du Carré Saint-Louis. La contre-culture musicale se transforme dans les années subséquentes sous le poids d’une nouvelle vague d’artistes et l’implosion des grands ensembles comme l’Infonie et le Ville-Émard Blues Band. L’optimisme, l’urgence de la révolution et l’idéal de groupe s’estompent et l’impératif de la carrière prend davantage d’espace.
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