Figures marquantes de notre histoire : Marie Gérin-Lajoie (1890-1971)

13 déc 2016

Marie Lacoste Gérin-Lajoie (1867-1945) et sa fille, Marie Gérin-Lajoie (1890-1971), sont des figures incontournables de l’histoire montréalaise et québécoise. L’œuvre de la fille s’inscrit en complémentarité et dans la continuité de celle de la mère. Marie Lacoste s’est fait connaître comme cofondatrice de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB), œuvre d’action sociale catholique vouée à l’amélioration des conditions de vie des femmes. Elle a aussi mené un combat pour permettre aux filles d’accéder aux études supérieures. Sa fille, Marie Gérin-Lajoie, a été la première à en récolter les fruits. Engagée dans les œuvres de la FNSJB, elle a décidé de consacrer sa vie au travail social en créant l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Un regard sur le siècle qu’elles ont traversé permet de saisir l’ampleur de leur engagement : lutte pour le droit de vote, amélioration du statut juridique des femmes, éducation supérieure des filles, conditions de vie des femmes et des familles ouvrières.

Date : 13 décembre 2016 à 19 h 00
Invitée : Karine Hébert, historienne et professeure
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Karine Hébert

Karine Hébert est professeure d’histoire à l’Université du Québec à Rimouski et directrice du Département des lettres et humanités. Détentrice d’un doctorat de l’Université du Québec à Montréal, ses recherches et publications portent sur l’histoire des femmes et des jeunes dans le Québec contemporain. Elle est notamment l’auteure de l’ouvrage Impatient d’être soi-même. Les étudiants montréalais, 1895-1960, (Prix des Fondateurs de l’Association canadienne d’histoire de l’éducation). Préoccupée par les questions de citoyenneté, d’identité et de participation des groupes sociaux à la vie publique québécoise, elle s’intéresse également à l’histoire du patrimoine. Elle est vice-présidente de l’Institut d’histoire de l’Amérique française et secrétaire de rédaction de Mens. Revue d’histoire intellectuelle et culturelle.

Texte de l’invitée

Marie Gérin-Lajoie. Il s’agit d’un nom connu, mais qui porte à confusion. N’était-ce pas la fondatrice de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste? L’auteure du Traité de droit usuel? N’était-ce pas la fondatrice de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil? L’instauratrice du travail social au Québec? Marie Gérin-Lajoie est tout cela. En fait, elles sont tout cela. Car elles sont deux, la mère et la fille : la mère, que nous appellerons Marie Lacoste Gérin-Lajoie, « Lacoste » étant son nom de jeune fille, et la fille, que nous appellerons Marie Gérin-Lajoie. Nous pourrions l’appeler sœur Gérin-Lajoie, mais ce serait occulter toute la partie de sa vie au cours de laquelle elle a œuvré à titre de laïque. Nous pourrions avoir recours à son deuxième prénom, mais lequel? Joséphine, le prénom de sa naissance, ou Justine, celui qu’elle a choisi? Pour éviter toute confusion supplémentaire, nous l’appellerons Marie Gérin-Lajoie.

La confusion entre la mère et la fille est doublement compréhensible. En plus de porter le même nom, elles ont œuvré de front, ensemble, durant de nombreuses années, à l’amélioration de la société canadienne-française – et, surtout, à l’amélioration des conditions de vie des femmes. Elles partageaient une foi solide et la conviction profonde que leurs actions devaient être portées par les principes de l’action sociale catholique.