Figures marquantes de notre histoire : Émilie Gamelin (1800-1851)

18 oct 2016

Émilie Tavernier est née à Montréal en 1800, à cette période incertaine qui a suivi la Conquête de 1760. Avec ses parents et ses amis, elle a proposé une réponse inédite aux situations de crise – deuils, pauvreté, épidémies de choléra et de typhus, immigration irlandaise – des initiatives qui ont suscité l’admiration des responsables. Ces œuvres ont été intégrées au projet social, en particulier aux institutions cléricales promues par Mgr Ignace Bourget pour favoriser l’affirmation et le développement de la société canadienne-française, devenue minoritaire à Montréal et menacée d’anglicisation progressive. Ces initiatives perdurent aujourd’hui sous des formes nouvelles, et ont encore quelque chose à nous dire, en particulier face aux défis de l’immigration.

Date : 18 octobre 2016 à 19 h 00
Invitée : Denise Robillard, historienne et biographe
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Denise Robillard

Détentrice d’un doctorat en sciences religieuses de l’Université d’Ottawa, Denise Robillard a d’abord fait du journalisme dans des revues médicales, à Radio-Canada et au Devoir avant de publier, entre autres, Émilie Tavernier Gamelin (Méridien, 1988), Paul-Émile Léger. Évolution de sa pensée, 1950-1967 (Hurtubise HMH, 1993), La traversée du Saguenay. Cent ans d’éducation. Les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi. 1894-1994 (Bellarmin, 1994), Les merveilles de l’Oratoire. L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004 (Fides, 2005), Maurice Baudoux. Une grande figure de l’Ouest canadien français (PUL, 2009), L’Ordre de Jacques Cartier, une société secrète pour les Canadiens français catholiques, 1926-1950 (Fides, 2009), Monseigneur Joseph Charbonneau. Bouc émissaire d’une lutte de pouvoir (PUL, 2013).

Texte de l’invitée

En quoi Émilie Tavernier Gamelin a-t-elle été une figure marquante du 19e siècle à Montréal? Pour répondre à cette question, il faut d’abord connaître la situation de la société montréalaise après la Conquête et les défis qu’elle a dû relever dans le cadre du nouveau régime imposé par le colonisateur anglais. Parmi ces défis, il fallait palier au départ des élites françaises retournées en France, et répondre aux besoins générés par les sécheresses et les épidémies importées par les Irlandais fuyant la famine dans leur pays. Ce défi a été relevé par les élites laïques restées au pays parmi lesquelles figure Émilie. Les initiatives inédites prises avec des parents et des amies ont été jugées à ce point pertinentes, que d’emblée, elles ont été adoptées par les autorités restées en place, en particulier par l’évêque Ignace Bourget.